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De flic à gérante de magasin… j’ai loupé un truc ?!

Comment et pourquoi on devient flic, me direz-vous ?

Que les choses soient claires, tout le monde ne devient pas flic car le marché du travail est saturé. Que vous le croyiez ou non, moi, j’ai commencé ce métier avec la conviction de pouvoir faire une différence.

Je me souviens que toute petite, j’adorais ma déguiser en cow-boy (pas du tout cow-girl, mais bien cow-boy !), j’adorais les voiture et surtout les téléguidées ! Mais bon… en Belgique, j’ai cru comprendre qu’on arrivait rarement à en faire son métier. Donc lorsque j’ai commencé à travailler (emploi classique de bureau) et que je me suis très vite aperçue que cela ne me convenait pas, j’ai bifurqué et suis devenue policière.

Comme je suis une grande timide et me cache derrière une façade d’assurance, cela m’a joué pas mal de tours et certains ont pu croire que je les snobais. Mais pas du tout ! D’ailleurs je me soigne : je vous écris ! C’est aussi à cause de cette tare que j’ai fait de mon métier un challenge personnel : être flic pour une timide, croyez-moi, c’est une lutte quotidienne.

« Je suis sûr que ça les transcende de mettre des PV ! Ils n’ont que ça à faire ?! »

Ce discours, c’est l’histoire de ma vie de flic. Et non, ça ne me transcende pas de coller un PV ! Si c’était le cas, mon homme arpenterait les rues de long en large et surtout en travers, espérant que je lui colle un max de PV pour que je rentre de bonne humeur (si vous voyez ce que je veux dire ;))

Mouahaha ! Ca ne marche pas comme ça.

Et au fait, savez-vous ce que signifie FLIC ?!

Au début, un collègue m’a un jour dit : « tu sais pourquoi c’est péjoratif FLIC ? C’est parce que ça vaut dire : Fédération Libres des Imbéciles Casqués ! »

Ça voulait déjà tout dire sur la considération qu’on portait à ce job !

D’ailleurs, c’est un métier où vous ne rentrez pas de bonne humeur chez vous et ça n’a absolument rien à voir avec le nombre de PV que vous avez rédigés.

Devoir annoncer à une femme que son frère vient de mettre fin à ses jours dans sa voiture, dans la rue devant chez elle… dire à des parents que leur fille est décédée dans un accident… pffff, je vous assure que ça plombe le moral de n’importe qui.

C’est aussi ça, le métier. Des journées remplies de mauvaises nouvelles, de situations moches à gérer, se faire « incendier » à chaque intervention ou à chaque remarque de notre part, devoir constater la misère dans toute sa splendeur. Et tout ça, sans arriver à changer quoi que ce soit. On prend sur soi et on passe au suivant.

Je ne veux pas créer la polémique, il y a de mauvaises personnes partout, dans tous les secteurs. Leurs actes déteignent sur toute une profession. Mais ce boulot de flic est un fameux défi que je demande à qui le veut, de relever. Un métier lourd, prenant, qui vous marque à jamais. Vous n’en sortez pas indemne.

J’avais tellement la poisse dans mes premières années à la police que j’ai condensé toute une carrière en huit ans. Bref, pour le moral et l’épanouissement personnel, on repassera.

C’est là que tout le système de fonctionnement, comme il a évolué à tous niveaux dans notre société, finit par nous empêcher de nous reconnaître encore dans notre métier. Nous ne sommes plus en phase avec nos valeurs profondes. La société nous a complètement décalés de notre rôle premier.

C’est à ce moment-là que n’importe quelle personne en arrive à la conclusion qu’elle a envie de changer de vie, pour que celle-ci corresponde à ce qui lui importe le plus. On a envie de se sentir à nouveau utile, à créer des choses, à changer ce qu’on peut à notre petit niveau.

Un changement radical s’impose à nous.

C’est ce que je constate tout autour de moi : des questionnements, des remises en question et dans tous les secteurs.

Changement de cap, possible ou pas ?

Le métier de flic, je l’ai adoré. Puis j’ai commencé à le détester.

Je trouvais qu’il faussait tout dans les rapports humains, qu’il n’était plus à la hauteur de mes attentes. Un métier exigeant, pas super fun et mal-aimé de tous. Mais le problème, c’est la déception de ne pas arriver à améliorer le fonctionnement de cette institution ancrée dans la paperasse.

Après un ras-le-bol qui a été salvateur, j’ai trouvé une nouvelle voie à emprunter… Avoir un nouveau challenge dans la vie et en profiter pour rencontrer des personnes formidables, c’est une renaissance. Retrouver des liens et des contacts qu’on ne croyait plus exister.

Tout ça pour prouver que quelle que soit notre formation ou profession de départ, il y a toujours moyen de tourner la page pour ouvrir un autre chapitre.

Je n’ai peut-être pas trouvé une voie définitive, mais en attendant, mon chemin est beaucoup plus joli qu’avant et le tracé est parsemé de fleurs odorantes. Si je n’arrive pas à réaliser mon rêve au final, au moins je me serai donné les outils pour tenter d’y parvenir.

Nous en sommes tous capables. Sortons de notre zone de confort et prenons quelques risques, calculés et mesurés, mais tentons le coup. N’en arrivons pas à regretter de ne pas avoir fait des choses. L’échec, après avoir essayé quelque chose d’autre est préférable aux regrets de n’avoir pas osé.

Morale de l’histoire :

Comme disait notre ami Jean-Claude Van Damme :

« Pour moi le rêve - et pour tout le monde, même si les gens ne le savent pas (et même s'ils ne le savent pas, ils le savent), le rêve, it's a feeling, c'est une sensation, une sensation réelle qui se produit si on veut. »

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